Bonjour à toutes et tous,
Voici la 8è des œuvres d’art que je vous envoie.
L’enfant à la cage, sculpture de Jean-Baptiste Pigalle
Créée vers 1749 par Jean-Baptiste Pigalle pour le Marquis de Brunoy, cette statue sera exposée au Salon de 1750.
En voici un peu plus sur cette sculpture quelquefois répliquées, souvent reproduite, notamment par son élève Jacques Caffieri :
L’enfant représenté a pour modèle Armand Louis Joseph de Marmontel, le propre fils du commanditaire, âgé d’un an alors.
La petite fille à l’oiseau, son pendant
Dans le château de Brunoy, la tradition historique locale affirme que le bloc de marbre tellement joliment taillé était le pendant d’une statue, sans doute antique, de dimensions analogues, qui représentait une petite fille tenant un oiseau.
Toujours est-il que l’on connaît une statue de taille similaire de la main de Jean-Baptiste Pigalle, réalisée 34 ans après et dont le sujet est identique, “Fillette à l’oiseau et à la pomme”. Peut-être cette sculpture fut-elle inspirée par la figure antique visible alors ?
l’enfant à la cage, de Jean-Baptiste Pigalle, épreuves et versions
Pour revenir à l’enfant à la cage, je vous joins, en plus d’une vue de l’originale conservée au Louvre,
une réplique de beau marbre,
ainsi que de très intéressantes statues de bois et de cire valant avant-projets, encore visibles au Musée de Brunoy.
Voici un article qui vous apportera un éclairage complémentaire sur le sujet : 08e_1749_Pigalle_JB_enfant_a_la_cage_Louvre
Les thèmes autour de l’enfant
prennent au XVIIIè siècle une ampleur jamais vue depuis l’Antiquité.
Il n’est pas anodin que le modèle pris fut le propre fils du commanditaire.
Dans les milieux favorisés, éduquer par soi-même son ou ses enfants devient peu à peu une marque de bonne conduite, et les scènes d’intimité et de jeu en famille prennent une place réelle dans les activités de familles plus nombreuses au fil de ce siècle.
En témoignent également les traités d’éducation, même emprunt de forfanterie comme le plus célèbre d’entre eux, “Émile ou de l’Éducation” de Jean-Jacques Rousseau, qui abandonna ses propres enfants, contre exemple funeste.
La symbolique de la cage
Ce XVIIIè siècle annonce la Liberté et la prépare pour la Bourgeoisie tandis que la Noblesse en savoure les fruits nouveaux.
Il est féru de philosophie libérale, et parcouru d’un désir de liberté individuelle qui amènera des progrès réels quoique très inégaux dans l’application du Droit.
Ce siècle met aussi en avant un art de vivre dont l’esprit libertin reste une des marques les plus connues. La littérature érotique abonde, durant la 2è partie des années 1700.
Ainsi la cage à la porte ouverte reprend un thème traditionnel, qu’on retrouve déjà au siècle précédent (voir par exemple Le corridor, de Samuel van Hoogstraten). Mais l’époque le relit dans une perspective élargie aux idées libertaires, comme aux pratiques personnelles.
Du reste, les lectures symboliques de cette statue, comme de celle de la fillette à l’oiseau, apparaissent plurielles, dont l’acception libertine est proposée au moins psychanalytiquement.
À vous de commenter
Par écrit, ceci m’intéressera !
Portez vous bien.
Admirez, savourez, étudiez…
Amicalement,
Jean-François Martine
Bibliographie rapide :
– L’enfant à la cage sur le site du Louvre https://collections.louvre.fr/ark:/53355/cl010093162 comme sur estampille-objetdart.com https://www.estampille-objetdart.com/numero-439/correge-retrospective-a-parme/l-enfant-a-cage-pigalle-succes-d-une-statuette-xviiie-siecle.24176.php#article_24176
– Jean-Baptiste Pigalle sur Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Baptiste_Pigalle comme sur le site de Nella Buscot http://www.nella-buscot.com/sculpteurs.php?idsculpteur=scu0022&lng=0
– Jacques Caffieri sur le site d’Emmanuel Layan, commissaire priseur https://emmanuellayan.com/maestria-de-jean-jacques-caffieri/ comme Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Caffieri