Bonjour à toutes et tous,
Voici la 17è des œuvres d’art que je vous envoie dorénavant.
Pour cette semaine, rendons nous un temps en Saxe, dans la capital de l’ancien duché / royaume, Dresde.
C’est une ville d’art et de brillance, peu violente – Ah si les saxons avaient politiquement pris le pas sur les prussiens !!!-
le plus souvent francophile durant son histoire.
Y sont conservés de très belles et célèbres collections de peinture anciennes et modernes (ainsi à la Galerie des Maîtres anciens, La Madone sixtine de Raphaël et tellement d’autres),
et à l’Albertinum, Galerie des Maîtres modernes, des Friedrich, des expressionnistes, etc.
comme des joyaux incroyablement beaux la “Voûte verte” princière (Grünes Gewölbe), malgré un cambriolage récent,
et des porcelaines rares au Zwinger -Meissen, la plus ancienne manufacture de porcelaine en Europe, se situe à moins de 20 km, et fut créée à l’initiative du duc de Saxe.
La Frauenkirche de Dresde
De beaux monuments aussi, mais…
Une histoire bouleversée au XXè siècle
par 3 jours de bombardement, du 13 au 15 février 1945,
voulus comme action de terreur par le chef du Bomber Command allié, le général Harris.
Le mur de feu produit, de 15 à 20 m de haut, priva les caves de leur oxygène, asphyxiant des dizaines de milliers de personnes
et en brûlant tellement d’autres. Seulement 35000 corps furent identifiés.
La ville ne présentait aucun intérêt stratégique alors, et ne fabriquait, ne stockait ni ne distribuait d’armes ou de troupes nombreuses.
Elle accueillait seulement de très nombreux réfugiés.
Les alliés semblent avoir pensé l’inverse, ce qui n’empêchera pas W. Churchill de critiquer sèchement cette action.
Le régime politique exécrable de l’Allemagne d’alors ajoute sa part de cynisme déshumanisant.
Mon choix se porte sur l’un des bâtiments remarquables de cette ville, bâti au au XVIIIè siècle entre 1726 et 1743 par l’architecte George Bähr,
l’église luthérienne Notre Dame, en allemand FrauenKirche.
Remarquez l’élan, s’inspirant d’un plan carré, qui emmène vers le ciel par une coupole à lanternon, passant du carré terrestre au cercle céleste.
Regardez aussi, tout à fait dans l’esprit baroque, la théâtralisation des nombreuses tribunes -obligée aussi par la forme de l’édifice-
qui en optimise l’acoustique, pour le chant et l’orgue.
L’église exprime très bien la grande place de la liturgie chantée et de la musique comme relais entre Dieu et les hommes, quand vous regardez la place des grandes Orgues, entre le maître hôtel et le ciel : Rappelez vous l’influence des luthériens dans l’art musical sacré !
Bien que réputée indestructible depuis que les canons de Frédéric II de Prusse l’avait bombardé sans succès, elle succomba aux assauts du feu et non des coups directs au 3è jour de la tragédie de 1945.
Le régime communiste ne voulut par reconstruire un édifice chrétien, laissant là, à l’abri de faibles barrières, les ruines et les pierres.
À Dresde, les mouvements populaires pour la démocratie se rassemblèrent sur sa place, dans les années 1988-89.
C’est après la réunification qu’un mouvement, très vite international (comme la statue de bois de la dernière photo vous le dit), s’attela à faire revivre ‘ce phénix de ses cendres’. Les humains qui l’animaient y sont parvenus en réutilisant près de la moitié des pierres laissées là par la guerre.
Entrer dans cette église est émouvant. Y entendre chanter enthousiasmant, comme vous pourrez l’écouter (lien vers le dossier ci-dessous, répertoire Frauenkirche).
Et puis, à vous de ressentir…
Une victoire de l’esprit de Vie
Et surtout, quelle victoire de la Vie sur la colère destructrice et cruelle de ce XXè siècle tellement sanglant d’injustice et d’arbitraire…
Ainsi Robert H. Lee, sculpteur britannique, prisonnier de guerre den Allemagne durant ces bombardements, a-t-il créé cette sculpture monoxyle,
l’ “Ange pleurant”, présentée en 1998 lors de l’élan reconstructeur.
Je vous mets un lien vers un dossier où en apprendre plus sur elle, et sur Dresde ! =
https://drive.google.com/drive/folders/1sQ1JmW_9fwoxlXvCRbevIemBLTjOzgfO?usp=sharing
Admirez, savourez, étudiez… et commentez
Amicalement,
Jean-François
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