53 1503-06 : La Joconde, de Leonardo da Vinci

Comment ne pas s’arrêter sur cette œuvre, qui souffre de ce que les anglo saxons nomment “to be hot”. L’expression vient du cinéma, du temps des grandes stars, qui, trop célèbres, intimidaient les cinéastes qui les pensaient “trop ,chères”, c’est à dire trop chaudes pour leur budget tiède…

Eh bien, cette merveilleuse peinture souffre d’un soucis analogue, car animé par le sentiment de certains, assez nombreux en France, qui les pousse à se désintéresser de tout ce qui est trop célèbre, par un principe déplacé.

Je vous propose de la regarder -enfin !-  non pas en vous disant, “ah oui, c’est la Joconde” etc. mais en écoutant votre œil, qui lit la narration picturale laissée par Léonard de Vinci, tableau jamais achevé, ce qui ne se réduit peut-être pas à la seule procrastination de Léonard
Et, donc, une fois cela fait, de vous renseigner, historiquement, symboliquement, narrativement…

Voici un cliché de la Joconde. En cliquant dessus, vous pourrez télécharger une vue Haute définition, disponible sur Wikimedia.

1503-06 La Joconde, Leonardo da Vinci, colorimétrie corrigée
1503-06 La Joconde, Leonardo da Vinci, colorimétrie corrigée

À vous…

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RAMAIN Jean-Pierre

La joconde .
Portrait célèbre en buste d’une femme de la renaissance
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1-La composition: Portrait féminin inscrit dans un paysage ,La femme est assise ,les 2 mains croisées sur un accoudoir en avant d’une barrière en bois.
La tête est légèrement tournée à droite et le regard légèrement à gauche.
Elle regarde le spectateur ou le peintre en face avec une ébauche de sourire visible sur les lèvres mais également au niveau du regard.
Elle est vêtue de belles étoffes plissées avec un voile sur le visage retombant largement sur les épaules et le buste.
La couleur sombre des vêtements contraste avec la carnation claire du visage ,du buste et des mains.
Le 2 ème plan du tableau se compose d’un paysage terrestre en avant et d’une ambiance aquatique à l’arrière qui se confond avec une ébauche de végétaux et de rochers
.
2-Les couleurs,la technique:
Portrait peint en valeurs avec dégradés au niveau du visage,du buste et des mains.
Les plis des vêtements ont été traités de façon précise en touches légères en alternant les zones claires et sombres.
les couleurs chaudes du 1er plan contrastent avec les couleurs froides du dernier

3- La symbolique.
a- du portrait:
Cette femme richement vêtue ne porte curieusement pas de bijoux.
Son expression n’exprime ni le bonheur ni la tristesse et reste énigmatique et résigné
b- des paysages:
Celui du 2ème plan terrestre et réaliste comporte 2 éléments:un chemin à gauche et un pont à droite qui nous transportent dans un monde irréel évoquant l’au delà.La sinuosité du chemin et la fragilité du pont évoquent le parcours entre ces deux mondes.
Au total:
Léonard de Vinci maitrise l’art du portrait ou l’on constate son grand talent technique et d’interprétation psychologique du personnage présent également dans d’autres portraits féminins ;Les paysages ne sont pas au niveau du portrait tout comme le support et la qualité des huiles qui ont mal résisté au temps et qui évoquent plus une expérimentation qu’une commande achevée.

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BARBERON Bertrand

Le tableau de la Joconde est extraordinaire car il est totalement novateur sur plusieurs plans:

  • Il représente un visage de femme et non une scène religieuse ou une nature morte qui étaient les sujets quasi-exclusifs de l’époque
  • C’est un des tout premiers tableaux représentant un visage qui sourit
  • La Joconde regarde le spectateur, ce qui est nouveau et a pour conséquence que le spectateur a l’impression que le regard de la femme le suit, quelque soit sa position par rapport au tableau
  • La femme est épilée alors que, à l’époque, seules les prostituées avaient cette habitude
  • Léonard utilise la technique du sfumato qui donne une vaque impression de flou, en multipliant les couches de glacis

Autres caractéristiques:

  • L’arrière-plan ne retrace aucune présence humaine
  • L’arrière plan montre un pont qui suppose une rivière, symbole du temps qui passe
  • L’arrière plan est triste contrairement aux paysages habituels

Bertrand Barberon

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